La vie est…. Pleine de surprises ! Oh oui un paquet de surprises ! La spécificité d’une surprise c’est qu’on ne s’y attend pas (en principe, exception faite lorsque l’on vous prévient qu’il y aura cette surprise). La grande question est : est-ce une bonne ou mauvaise surprise ? Nous verrons bien…

Loin de se douter que la vie, le destin (appelez ça comme vous voulez, même si pour la demoiselle la croyance en un destin se rapproche plus d’une croyance qu’une réalité. Après tout ça vient d’une croyance de l’antiquité, croyance selon laquelle ce sont des déesses qui tissent notre vie, qui décide des surprises, de comment se passent les choses et aussi quand est-ce qu’elle s’arrête…). Mais nous nous égarons. Donc, loin de se douter de ce qui allait se passer, Mademoiselle (récemment) Anderson alla donner son cours. Un cours qui avait plu à de nombreux élèves, certains parce que le discours passionné de cette jeune enseignante les captivé et d’autres qui aiment se rincer l’œil tout en apprenant (ou pas). Ce qui plait aussi aux élèves c’est ses petites blagues faites au détour d’une phrase, son esprit loufoque, son ouverture d’esprit et son envie de leur faire partager sa passion : l’art. Un art qui la passionne car (entre autre) il se renouvelle perpétuellement, peut encore surprendre, éveiller, piquer, interroger. Elle aime le street-art, à l’inverse de certains classiques qui ne pensent l’art de la peinture que sur une toile.

Elle est encore passionnée. Une passion qui l’occupe, l’aide à penser à autre chose. En particulier, éviter de penser à Graham. Alors que, c’était à travers cet amour de l’art qu’ils s’étaient rencontrés. Elle était hors la loi, lui était la loi. Maintenant qu’elle s’était rangée, elle continuait de penser à lui, quotidiennement. Même si elle essayait de l’oublier. Mais rien à faire. Malheureusement pour elle ou heureusement pour elle (ou pour lui, mais pour ça faudrait qu’ils se retrouvent). Ce qui semble approcher.

Après avoir enseigné elle avait rejoint un café, son petit café ou elle ne buvait pas de café mais des jus de fruits. Et de temps à autres elle se laissait à déguster un bon gâteau. Aujourd’hui elle se contenta de son jus de fuit en attendant Lorelaï (et la nounou, bien sûr). Loukas attrape sa petite fille pour lui faire un câlin, la saluant par un petit Loli. Tout en la berçant elle partage quelques phrases avec celle qui s’occupe de sa fille. Cette dernière ponctue une de ses phrases par une petite blague qui fait rire Loukas. Loukas et son rire cristallin en décalage avec sa voix qui est comme écorchée. Un rire, une voix. D’ailleurs une voix retentit derrière elle.

Une voix qui la fige. Une voix dans sa tête est en trin de crier, de courir partout pendant qu’une autre lui chuchote « tu deviens folle ». Et bah non, elle n’est pas folle. Après quelques secondes de choc, elle se retourne. IL est là, devant elle. Perdu lui aussi. Il n’a pas de réponse. Elle entrouvre la bouche mais aucun son ne sort. C’est un babillement de sa fille, de LEUR fille qui la réveille dans un sursaut. Immédiatement elle se retourne pour remercier Lola, la baby-sitter signifiant « tu peux partir, merci ». Elle parvient quand même à esquisser un sourire. Puis elle dépose, délicatement, sa fille dans sa poussette. Pendant ce temps c’est un sacré bordel dans sa tête.

Malgré ça, elle se retourne, se lève pour lui faire face. Il n’a pas vraiment changé, il est toujours aussi charmant. « oui c’est moi. » plus vraiment Ivy mais plutôt Loukas, elle reste la même (hors la loi en moins). Comme aimanté elle s’approche, doucement, sa main droite s’élève, tremblante. Une main qui finit par se poser sur la peau du seul homme qu’elle a aimé, du seul homme qu’elle aime. Ses doigts effleurent sa mâchoire. Il a toujours cette petite barbe de quelques jours. Puis sa main repart.

IL est là, VRAIMENT là. « on…on s’assoit ?!” en tout cas elle, elle s’assoit. Toujours sous le choc elle cherche à occuper ses mains qui trahissent sa stupeur. L’une d’elle se poser sur la poussette, son regard se pose sur sa fille, ou plutôt LEUR fille. Va-t-il le comprendre ? Ou va-t-il penser que cet ange est celle de quelqu’un d’autre ? Tout se bouscule dans la tête de Loukas. Elle est perdue, ne sait pas quoi dire, ne sait pas quoi faire…

Un geste tendre, un instant, comme pour être certaine. Certaine que c’est lui, que c’est la réalité (bien que ça ne puisse pas être le jardinier du coin qui « comme par hasard » lui ressemble ou autre). Oui c’est lui et après ? Après on s’assoit du moins elle s’assoit et essai de se calmer. Mais il ne l’aide pas, il s’assoit à côté d’elle ! Il aurait pu au moins s’installer en face (quoi que, là elle n’a pas à affronter son regard), elle n’a qu’à le sentir. Le sentir la fixer, cette étrange sensation, mais nous n’allons pas disserter sur ce propos.

Je lui ai manqué…. c’est comme un soulagement, un soulagement qui lui fait tout de même de la peine. De la peine pour lui, il n’est pas passé à autre chose. Elle non plus, malgré le berceau à son côté. Elle ne porte pas d’alliance, pour un « rôle » elle en a porté. Mais aujourd’hui, en tant que Loukas elle n’en porte pas. Elle est une « célibatante mère » comme elle se définit elle-même. Célibataire toujours attachée à celui à son côté. Celui a qui elle ne répond pas, mais s’il la connait assez bien il comprendra que c’est réciproque. Qu’il lui a aussi manqué. C’est une évidence !!

Puis vient des félicitations, des félicitations suivit d’un point d’interrogation imaginaire mais bien ressentit. La question est là, sa fille ou pas ? Il doute. Si… si je lui disais que oui…. Est-ce que… est-ce qu’il serait content ? Elle ne parle pas parce qu’elle est émue et perdue. Son regard triste posé sur celui de sa fille, elle réfléchit à ce qui est le mieux pour elle(s). Le mieux serait de le dire, mais… mais s’il se mettait en colère ? (il ne le ferait pas mais c’est son côté pessimiste qui prend le dessus).

« [color=tomato]elle… elle s’appelle Lorelaï…. Lorelaï Da…Daniella.[color] » ou plutôt Davis. Malgré son absence, Loukas avait voulu donner le second prénom de l’homme qu’elle avait aimé, qu’elle aimait et qui était est son père. Mais s’il la connait assez il sait que la demoiselle n’aurait jamais appelé sa fille Daniella. Trop… trop « pas elle », pas ses références, pas son originalité.

Loukas se reprend, elle attrape des deux mains sa petite fille, la blottissant contre elle. Un dernier sourire pour elle et enfin elle pose son regard sur LUI. « Graham…. » c’est hésitant. Elle s’attend à un « oui oui c’est moi », (le genre de chose qu’elle aurait elle-même dit). « Je suis partie pour… pour te protéger. Je pensais pas te retrouver… te retrouver là. » Sa phrase n’est pas finie, ça s’entend à sa voix. Elle regarde sa petite fille, leur petite fille. Dire ou pas dire ?

« Elle… elle s’appelle Lorelaï Davis Anderson. » voilà c’est fait, il n’aura qu’un regard furtif mais au moins il a la vérité. Mais que va-t-il en faire ? va-t-il s’énerver parce qu’il ne le savait pas ? va-t-il s’énerver tout court ? …… Elle verra bien…

Ce n’est pas le bon endroit, ce n’est pas le bon moment, ce n’est pas le meilleur jour, ce n’est pas !! Les consommateurs et autres accros à la caféine présent commencent à les épier, pas tous, certes, mais un paquet quand même. Et ça, ça met la jeune femme mal à l’aise. Et puis, sa petite chouette (Lorelaï) ne va supporter longtemps de rester ici. Et ce n’est pas le meilleur jour parce que ses idées courent dans tout les sens et en plus la fatigue se joue d’elle. En même temps, ç’aurait été à un autre moment, ses idées auraient été tout autant bordéliques. Mais c’est comme ça et pas autrement.

Au moins elle lui a fait comprendre que Lorelaï était Sa fille à LUI. Par automatisme elle fait une grimace et rentre légèrement sa tête vers son coup, comme les tortues pourrait-on dire (mais bien sûr pas autant ! elle fut une voleuse, elle n’est pas ne hybride, elle n’est pas une femme-tortue). Bref, elle attend la tempête. Et dans un sens elle le mérite, c’est elle qui n’a dit mot sur sa fille ou plutôt leur fille. Il va falloir qu’elle s’y fasse, maintenant qu’il est là. Certes il est là, mais c’est pas pour autant qu’il entrera complètement dans la vie de sa fille, on ne sait jamais, peut être qu’il n’en veut pas, qu’il va la rejeter ?

Mais pour le moment il est en colère. Enfin, il est d’abord abasourdi, désarçonné ce qui est normal, logique. Et pour réponse à LA question il obtiendra un acquiescement et un sourire en coin (un mini sourire, une expression plus de tristesse et d’excuse que de joie). Et ça se voit que c’est aussi le « bordel » dans son esprit, que les pensées courent, se bousculent, s’engueulent. Alors, elle ne dit rien, attend. Attend qu’il assimile la nouvelle, même si sans doute demain il aura l’impression d’avoir vécu une hallucination. Mais peut être que demain il se réveillera auprès d’elle, peut être… Nous verrons bien. Pour le moment c’est le conflit, il a besoin de comprendre.

C’est normal qu’il veuille des explications. La jeune femme avait imaginé ce qu’elle pourrait lui dire dans l’éventualité où ils se retrouveraient (même si elle se disait que ça n’arriverait jamais elle ne pouvait empêcher son esprit de s’égarer). Les questions s’enchainent, elle ne répond pas tout de suite, ce qui semble l’agacer. Elle cherche à trouver les bons mots, à ne pas faire de « bourdes », à ne pas le blesser, sauf qu’elle la déjà fait ? Et ça se sent, se sent dans sa gestuel, dans sa façon de la forcer à le regarder. Il n’aura qu’un regard penaud et un roulement d’yeux. « on aurait pu être heureux » son regard penaud s’accentue. Arrêtes de te faire tant de mal ! ce n’était pas possible, il aurait souffert, tu aurais souffert ! c’était trop dangereux ! il est là maintenant… mais pour combien de temps ?

Elle inspire un grand coup comme pour commencer sa phrase, mais une fois de plus il va être déçu, car elle ne parle pas mais dépose délicatement sa fille ou plutôt leur fille dans son berceau. La petite demoiselle aura le droit à quelques secondes de son attention. Comme si sa maman voulait avoir plus de temps pour répondre à « son papa ». Mais elle ne peut pas le faire longtemps au risque de l’énerver d’avantage. Elle pourrait fuir ? Oui elle pourrait, mais elle ne veut pas fuir ou plutôt une partie d’elle ne veut pas fuir. (Et puis s’enfuir avec une poussette est certes faisable, mais il la rattraperait facilement, sans doute). Quant à l’autre partie d’elle dit que tout ça va la faire souffrir encore plus. Mais lui aussi a souffert.

Le suspens se termine lorsqu’elle se retourne vers lui sa bouche s’entrouvre et des mots commencent à s’envoler dans l’air. « quand je suis partie je ne savais pas que j’étais enceinte. Je l’ai appris plusieurs mois après et il était trop tard. Je… je ne t’ai pas trouvé. J’ai fait attention, je ne voulais pas que tu te retrouves en danger, accusé, encore… je ne voulais pas que tu ais plus de problèmes, plus que je t’en ai déjà créé, mais je t’ai quand même cherché. » ce n’est pas très clair, mais il devra se contenter de ça, pour le moment. « bien sûr que tu avais et as le droit de savoir. Je… je ne t’ai pas retrouvé alors je n’ai pas pu te prévenir. Je… je suis désolée … »

Est-ce qu’il s’en contentera ? Elle fait une pause parce qu’arrive la partie la plus difficile pour elle. Elle regarde ailleurs, c’est trop difficile de le regarder autant. Parce qu’elle est triste et même tintée de honte. « si je suis partie c’est pour te protéger ! tu as commencé à avoir des ennuies à cause moi et je suis partie avant que ça s’aggrave. J’ai voulu te protéger. Ça allait trop loin, quand ils t’on arrêter j’ai vu rouge. » elle quitte son regard pour le poser sur son verre de jus qu’elle finit par attraper pour en boire. Il va bientôt falloir qu’elle rentre chez elle pour Lorelaï. La question c’est « j’invite ou pas ? » Un questionnement qui se lit sur son visage : froncement de sourcil et froncement de nez (oui froncement de nez !!)

« Est-ce que… je vais rentrer chez moi… est-ce que tu veux venir ? » elle lui jette un regard furtif. Elle est hésitante, vulnérable et c’est rare (et ça l’énerve). Ça l’énerve parce qu’elle ne maîtrise pas la situation. Logiquement ce serait peu probable qu’il refuse, mais on ne sait jamais ?! Et même, s’il acceptait, comme ça se passerait ?

Dans ses souvenirs, Graham avait parlé de fonder une famille. Mais il en avait déjà une. Il avait un fils, une femme. Elle qui s’était promise de ne jamais faire souffrir une famille, elle en avait divisé une. Mais c’était la faute de Graham après tout ! Il n’avait pas d’alliance quand ils se sont rencontré (ou alors elle a volontairement encré ce souvenir dans son esprit) et aucuns signe de « je suis marié » quand ils se revirent. Il a fallu qu’elle tombe amoureuse pour qu’il lui dise la vérité ou qu’elle la découvre. Elle était tombée amoureuse d’un homme marié, double ironie. Elle qui ne croyait pas en l’amour c’était tombée sur elle. Puis elle était partie, partie pour le protéger. Oui elle était partie pour le protéger mais elle qui était si maligne, qui connaissait du monde pour faire de faux papiers, elle aurait pu l’emmener avec elle et ainsi fuir ensemble. Mais non, sans doute parce qu’il y avait encore une partie de peur en elle. La peur de l’abandon, de la trahison et justifier cette réaction comme étant protectrice était une bonne couverture (étant en partie vraie).

Même si atypique la famille Anderson-Munford est réunie (les deux noms pour l’égalité des sexes !), du moins pour le moment. Et pour le moment elle semble ne pas vouloir les séparer. C’est elle qui prend l’initiative d’aller ailleurs, même d’aller chez elle. Un grand pas, même un gigantesque pas. Pour preuve cette proposition le désarçonne l’espace de quelques instants. Mais bien sûr il ne dit pas non, il argumente même sur l’utilité de se voir en privé. Elle ne fait acquiescer à ses mots avant de rire « toi et ton accent anglais vous arrivez à passer pour français ? » elle est curieuse et dubitative à la fois. Et l’espace d’un instant elle n’est plus tendue et est juste Loukas ou plutôt Ivy pour lui.

Elle attrape son sac et farfouille dedans pour trouver son porte monnaie, elle en sort de quoi payer sa consommation et un petit pourboire. C’est fou comme la vie est moins chère ici. Mais ce n’est pas vraiment le moment de pensé à sa, d’ailleurs Graham la fait revenir à la réalité. Ainsi il voudrait passer du temps avec elles et pouvoir porter Lorelaï. Rien de très étrange, de surprenant. Et il aura le droit à un oui sans hésitation avec un sourire en coin. Mais pour le moment la petite Lorelaï somnole dans son berceau, comment le voir : elle a mis son pied à côté de sa tête et a passé sa main en dessous. Oui oui c’est étrange mais c’est vrai, (une preuve de plus que c’est la fille de Loukas).

Ce qu’il vient de dire la rassure, il ne les rejette pas en bloc. Il ne cherche pas à mettre de la distance entre eux, il veut la connaître. C’est un soulagement et en même temps, une toute petite voix au fond d’elle lui murmure : mais c’aurait été plus facile s’il avait détalé ? Peut être, mais c’aurait été beaucoup moins intense. MAIS, il la rappel à l’ordre. Et sa réaction est immédiate : elle roule les yeux sur le côté, baisse légèrement la tête. « Tu m’as brisé le cœur » cette phrase se balade dans son esprit. « c’était sincère. » mais apparemment pas assez pour lui. Cependant elle ne reste pas là-dessus. Elle préfère se lever et prendre la poussette, au passage elle lui fait un petit signe de tête : allez suit moi.

Elle ne le regarde plus, là elle est préoccupée par la manipulation de la poussette. Heureusement elle commence à être rodée. Elle ou plutôt ils quittent sans difficulté le café. Le silence entre eux ne va pas trop durer car elle ne vit pas loin. Trois minutes plus tard ils entrent dans un bâtiment quelconque… Elle en profite pour prendre son courrier. Puis avec sa technique elle monte une marche avec la poussette et va au fond d’un couloir à droite. Voilà, c’est chez elle ou plutôt devant chez elle. Elle plonge la main dans son sac pour en ressortir une clé pour ouvrir la porte. Une porte qui fait apparaitre une toute petite entrée qui donne accès à un petit salon, à une cuisine moyenne et à un couloir où se trouve une salle de bains, toilettes et deux chambres. Le tout a été refait à son goût : punchy, coloré, design amusant.

La petite Lorelaï commence à vraiment s’endormir, ça se voit car elle tord moins sa jambe. D’un signe de tête elle signifie à Graham de la suivre, elle se faufile dans le couloir (toujours avec la poussette ce qui peut paraitre étrange, d’habitude elle la laisse dans l’entrée mais la présence du père de sa fille perturbe ses habitudes). Ils pénètrent dans une petite chambre aux coloris doux et à la fois marqués (une chambre qui n’est pas rose comme le voudrait la tradition, tradition que Loukas juge sexiste). Elle s’approche d’un petit lit / berceau mais lâche la poussette. Se retournant vers Graham, un sourire en coin elle déclare « si tu veux, tu peux la coucher … » en attendant qu’il se décide elle attrape un baby phone qu’elle active.

Les voilà réunis dans la chambre de leur fille. C’est une sensation étrange qui parcourt le corps de la jeune femme, étrange mais pas désagréable.

Ils n’ont pas encore vraiment parlé pourtant elle lui offre la possibilité de coucher la petite. Preuve qu’elle n’a pas peur de lui, elle n’aura jamais peur de lui, peur pour lui oui, d’ailleurs c’était déjà arrivé mainte fois. Mais maintenant il est là et il est normal qu’il se rapproche de sa fille même si cette dernière le voit que pour la première fois en vrai. En vrai est important comme détail, car dès sa naissance, la jeune femme avait pris l’habitude de lui parler de son père, de lui montrer des photos comme pour que la petite sache qu’elle n’était pas sans père. Certes ce n’était qu’un bébé mais la jeune femme était convaincue qu’ainsi elle se sentirait moins seule, moins abandonnée plus tard (tout ça basé sur un reportage vu sur les connexions cérébrales et l’influence des informations donnés au bébé et l’influence des histoires racontées). Et puis, sans doute, qu’à travers ses histoires et les photos qu’elle montrait, elle espérait un jour le revoir, un jour lui dire que cette enfant est aussi la sienne. Et aujourd’hui c’est ce qui se passait.

La jeune femme ne peut s’empêcher d’avoir un petit sourire amusé face au comportement extrêmement précautionneux de Graham. C’est à la fois légèrement amusant et attendrissant (comme le sera la suite d’ailleurs). Ils ressemblent à une « vraie » famille, un couple observant leur « petit ange ». Rapidement son regard se détache de sa fille, elle l’a déjà observé maintes fois, elle préfère poser son regard sur Graham. Toujours un petit sourire aux coins des lèvres. « c’est gentil, elle te ressemble aussi. » ce qui est normal, logique. Et même s’ils sont proches, elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui prenne la main, une fois la surprise passée elle pose ses doigts sur le dos de sa main. Comme un couple. « tu m’a manqué aussi » Et comme un couple il lui déclare, en quelque sorte, son amour. C’est là qu’ils différent d’un couple normal ». Sa gorge se serre, son regard se balade sur le mur, mais sa main reste dans la sienne.
Au-dessus du berceau s’étend sur le mur un tableau. Un tableau d’un artiste qui est en trin de monter en côte. Un tableau qu’elle aurait pu voler, mais pour dissiper tout doute, elle déclare à voix basse que c’est un faux, ne pouvant empêcher un petit sourire mordiller le coin de ses lèvres. Mais ce n’est sans doute pas la chose qui le rassure le plus, ce qui doit l’être c’est le fait qu’il n’y a aucune photo perso où elle est avec un quelconque homme, à part une photo mais il s’agit de son cousin (pas sûr que Graham le sache) mais s’il fait marcher ses neurones de flic il comprendra. Et puis s’il ne comprend pas, la jeune femme sera toujours flatter d’avoir une crise de jalousie rien que pour elle.

« vaut mieux qu’on la laisse. » toujours un sourire aux lèvres, elle lâche la main de celui qu’elle aime, même si elle aurait préféré ne pas le faire. Quittant la pièce, il lui parait logique que Graham la suive, pour se rendre dans le salon. Restant debout elle fronce les sourcils et tortillent des lèvres, traduction : elle cherche quelque chose. Quelque chose qu’elle finit par se rappeler où le trouver. S’approchant d’un meuble elle en sort un album photo. Revenant vers Graham avec « je pense que j’ai toujours espéré au fond qu’on se revoit. J’ai fait cet album en pensant à toi. » elle laisse l’album sur la table et va s’asseoir sur le canapé en face. « c’est aussi le moment où on parle de « choses » elle lève les mains pour faire des guillemets avec ses doigts « sérieuses, importantes, appel ça comme tu veux. Tu peux me poser toutes les questions que tu veux. » toutes c’est beaucoup et elle s’en rend compte que trop tard.