Sujet: Le temps passe mais rien ne s'efface | Zéphir Mer 13 Mar - 22:06
“To live is the rarest thing in the world. Most people exist, that is all.”
Je ne savais pas bien si j'étais toujours là même qu'il y a deux ans. Pour moi, j'étais morte en même temps que mes espoir d'une vie meilleure. J'étais devenue un automate qui vivait la plus grande partie du temps à côté de ses pompes. En même temps, qu'est-ce que je pouvais faire de mieux ? Mettre fin à mes jours, j'y avais pensé mais j'en étais bien incapable du mins pour le moment. Je servais d'objet à des hommes sans scrupules qui me montraient bien à quel point je pouvais être qu'une merde. Un objet sexuel, qui pourtant leur servait suffisamment pour qu'il puisse satisfaire à tout leur besoin mais aussi leur désir. Je n'étais plus une femme à part entière mais alors qu'est-ce que ça faisait de moi. Pour la énième fois, j'allais finir ma nuit en ville pour juste oublier ma pathétique petite vie. Pour cela, il n'y avait rien de mieux que de boire jusqu'à ce que je ne sache même plus où je me trouvais. Que je tombe inconsciente quelque part dans une des ruelles de la ville. Je me haïssais pour ce que j'étais à présent mais je haïssais encore plus tous les autres qui me renvoyaient ma propre image en pleine figure. J'étais retourné chez moi, enfin ce qui me servait de chez moi, pour me changer. Un vieux jeans usé aux genoux et un vieux pull trois fois trop grand pour moi, voilà ce qui pour moi était le summum de l'élégance dans mon milieu. Bien évidement, je laissais la mini jupe au placard ainsi que les décolletés arrivant jusqu'au nombril. Ce soir, je m'accordais ma soirée et je comptais bien en profiter. Je ne pouvais pas non plus me terrer pour l'éternité. D'accord, j'avais toujours cette appréhension de tomber sur lui mais si la chance était de mon côté, ça ne se ferait pas ce soir. J'avais pris la direction d'un des bars de la ville, en fait celui qui se trouvait le plus proche de mon hangars. Ma veste en cuir sur le dos, j'avais jeté mon mégot de cigarette avant de pousser la porte du bar en question. Je n'étais pas venu mettre les pieds dans cet endroit depuis un moment. Faut dire, que la dernière fois ça ne s'était pas vraiment passé comme je l'espérais. Le patron m'avait mise à la porte car j'avais fini par péter le nez d'un type sur le rebord du comptoir. D'accord, j'avais un foutu caractère mais j'avais horreur qu'on me mette la main au cul surtout quand je n'avais pas donné ma permission. J'avais donné un rapide coup d'oeil à la salle avant de m'installer au comptoir. C'était mon endroit de prédilection, mais faut dire aussi que j'étais là pour boire et non pour me chercher une proie pour la nuit. J'arrivais à peine à voir le serveur, de toute façon, apparemment y avait un changement d'équipe. J'avais fait une grimace en me disant que c'était bien ma veine avant de finir par siffler le remplaçant pour qu'il me porte un peu d'attention au lieu de gober les mouches. Cependant, j'eu le souffle coupé en voyant le visage de l'homme en question. Je devais rêver peut être que je manquais de sommeil à moins que je sois déjà saoul à moitié comateuse dans une ruelles à l'arrière et que j'imaginais tout ça. Seulement, je n'avais pas encore bu une seule goutte et je mettais pincée pour être sûr que je ne faisais pas encore un de ces nombreux cauchemars. Que faire ? Partir ? En réalité, j'étais plus à l'abris ici avec tout ce monde qu'à l'extérieur. Je ne devais pas lui montrer ma peur pourtant je ne me sentais pas de me relever de peur que mes jambes me trahissent. J'étais restée assise sur ce tabouret mon regard encré dans le sien. Je me rendais compte que je n'avais rien oublié de ce qui s'était passée, tout était bien présent dans ma mémoire. Je sentais une immense colère m'envahir alors que je serrais mes poings sur mon jeans
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Sujet: Re: Le temps passe mais rien ne s'efface | Zéphir Mer 20 Mar - 18:59
Deux jours que j’avais été accepté dans le bar. J’avais eu de la chance le patron semblait n’avoir jamais entendu parler de moi. L’entretient s’était très bien passé, j’avais été pris immédiatement. Dans mes cours d’ingénieur, nous avions eu quelques cours sur l’art et la manière d’obtenir ce qu’on voulait. Par exemple, un sourire et de l’humour pouvait vous ouvrir pas mal de porte. Pour une femme, une main dans les cheveux accordait plus d’attention que mille mots.
Mais déjà je sentais que ce travail allait être compliqué. Pour commencer, si le patron ne m’avait pas reconnu c’était clairement le cas de certains clients. J’avais envie de crier « c’est bon, j’ai purgé pas peine, vous ne risquez rien », mais ça aurait été un mensonge. La vérité était que lorsque j’avais tué ces deux personnes, j’étais un enfant autant que j’étais un homme. J’avais souffert, et j’étais en mal de sensations fortes. J’avais ce que le psychiatre qui avait plaidé pour moi avait nommé « un désir de mort ». Alors qu’aujourd’hui, j’étais passé par la prison. Je n’avais perdu mon intelligence, mais j’étais devenu violent, et on m’avait montré qu’un coup vaut mieux que bien des phrases pour se faire respecter. Je n’avais plus rien d’un enfant, plus de désir de mort ; j’avais un désir de survie, et plus encore, de vengeance. La prison ne m’avais pas permis d’expier mes pêchers bien au contraire, elle m’avait donné les moyens –et l’envie- d’en commettre bien d’autres.
Lorsqu’un gars hier soir avait déclenché une bagarre, reflexe, j’avais eu envie d’y participer. En m’interposant, j’avais pris un coup, et j’avais eu une terrible lutte intérieure pour ne pas le rendre au centuple, mais j’avais résisté … Cette fois. Mais je me connaissais. Ma détermination durerait un temps, mais elle s’estomperait vite, le naturel revenant au galop.
Et ce soir, alors que j’étais au bar, j’entendis quelqu’un me siffler. « Je suis pas un chien » avais-je envie de répliquer. Mais c’était mon nouveau job. Je n’étais pas considéré comme dangereux, ni comme quelqu’un d’important. J’étais un serveur, en gros une merde. En me retournant, j’eu le souffle coupé. Le sosie de ma femme se tenait assis à une table en face de moi. Mais ma femme était morte, contrairement à ma vieille connaissance, Danearys … Celle qui m’avait envoyée en prison, alors que j’avais épargné sa vie. A nouveau cette envie de meurtre me pris aux tripes, mais je me contentais de lancer un « J’arrive. », et de me retourner un instant vers le bar. Je décidai que ce n’était pas le lieu pour la plaquer contre le mur et la frapper pour exprimer ma gratitude pour ce qu’elle m’avait offert ces deux dernières années. J’allais afficher mon masque d’indifférence, et prétendre ne pas la reconnaître, même si je doutais qu’elle gobe cela.
J’arrivai devant sa table, un plateau à la main et débarrassai les deux verres qui s’y trouvaient.
ZEPHYR ► « Mademoiselle, qu’est-ce que je vous sers ? »
Je la gratifiai d’un large sourire, mais je me doutais qu’il paraissait plutôt carnacier que charmeur. C’était pure hypocrisie, presque une menace … Mais je ne laissai rien paraître.
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