Pour la première fois de sa vie, du moins autant qu'elle s'en souvienne, Mila avait désobéi à ses parents. Ils n'étaient pas d'accord avec ses choix, elle ne voulait pas ce marier ave cet homme qu'elle détestait et elle voulait jouer sa musique devant d'autres personnes que celle de la paroisse sauf que personne ne semblait vouloir l'écouter. Alors elle avait finalement décidé de ce tourner vers la seule qui pourrait peut être la conseiller vraiment, sa soeur,  Antonella. Elles n'étaient peut être pas très proche, voir même pas du tout au plus grand désarroi de Mila mais c'était ainsi. La jeune adulte ne comprenait pas les choix de sa petite soeur mais aujourd'hui, elle ce rendait compte qu'Anto ne devait pas avoir la vie facile à être toujours en désaccord avec tout le monde, étant elle même à présent dans cette situation et elle s'en voulait beaucoup de ne pas avoir montrer de soutiens à sa jeune soeur. Elle lui avait donc donné rendez vous dans le café de la ville, un endroit sympa et tranquille, surtout en pleine après midi. Mila s'installa à une table et commanda un café en attendant Anto.

La serveuse ne tarda pas à arriver, le sourire aux lèvres et le café encore bouillant dans les mains. Mila l'a remercia et paya l'addition, elle ne savait pas ce que voudrait Anto alors elle préféra ne rien lui commander. Elle n'état pas souvent à l'heure quand il s'agissait de ce retrouver en famille mais Mila espérait que cette fois ci, ce serait différent, qu'elle pourrait rétablir un minimum de contact avec elle, ce racheter aussi, pour sa mauvaise conduite envers elle. Elle pris le sachet de sucre et le versa dans ce café trop noir pour elle. La porte s'ouvrit et une jolie tête rousse en sorti, Anto était venue, une sourire apparu sur le visage de la jeune femme, soulagé et plutôt ravie de la voir.

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Antonella était si concentrée sur ses cours, qu'elle ne faisait pas attention à l'heure. Penchée sur ses fiches de révisions, les sourcils froncés devant un chapitre qu'elle ne comprenait pas tellement, son doigt se dirigea automatiquement vers son sourcil gauche, pour le frotter lentement. C'était un tic qu'elle utilisait souvent, quand elle était concentrée. Et puis finalement, elle poussa un grand soupir, s'appuya contre son dossier et jeta un regard vague en direction de l'horloge. Avant de se figer brusquement. Elle allait être en retard ! Oh, bien sûr, c'était un rendez-vous donné par sa soeur Mila, donc ce n'était pas très grave. Mais tout de même.
Antonella se leva, se prépara aussi rapidement qu'elle le put, puis sortit, son sac sur l'épaule. Puis elle s'arrêta quelques secondes. « Est-ce normal que le sol soit si fr... » La jeune italienne baissa les yeux vers ses pieds, se rendant alors compte qu'elle était sortie sans chaussures. Elle poussa un grognement, avant de sourire devant le comique de la situation. Puis elle retourna chez elle, enfila ses chaussures et partit enfin pour de bon.
Quand elle arriva enfin au café, sa soeur était déjà là, une tasse devant elle. A cette vue, la demoiselle hésita. Était-ce vraiment une bonne idée ? Ses relations avec la quasi totalité de sa famille étaient si conflictuelles, que ce n'était probablement pas une bonne idée, de se voir ainsi. Mais tant pis. Antonella n'était pas du genre trop hésitante. Elle avait plus l'habitude d'être optimiste. Alors, elle s'avança vers Mila. « Coucou frangine ! Alors comme ça, entre deux prières, t'as décidé de resserrer les liens fraternels en demandant un tête-à-tête avec ta sœurette adorée ? » Chasser le naturel, et il revenait au galop. La demoiselle ne désirait pas changer ce qu'elle était, et elle avait toujours agis ainsi, envers ses frères et soeurs. Elle était injuste, vanneuse, voire même cruelle, mais elle s'en fichait. Suite à ses paroles, elle s'assit, appela la serveuse d'un geste de la main et d'un grand sourire, et commanda un café. Bien noir. Son café, elle ne l'aimait que sans sucre et sans lait. Au moins, cette boisson réveillait bien, et après la dure matinée et début d'après-midi passés à réviser, elle en avait bien besoin. 

La jeune femme n'était pas certaine de ce qu'elle faisait. Après tout, elle n'avait jamais réussi à entretenir de vrai lien avec sa soeur mais c'est fois ci, c'était différent. Elle était la seule qui pourrait la comprendre et elle n'avait personne d'autre vers qui ce tourner. Elle espérait qu'Anto ne la juge pas trop et que les choses ce passent bien. Elle avait concience qu'elle ne pourrait rattraper le passé, ce qui était fait était fait comme on dit mais on pouvait toujours essayer d'arranger les choses. Anto avait commencer et elle s'était installer, toujours souriante et pleine d'énergie, MIla lui avait souvent envié sa manière d'être toujours optimiste. Mais ça, elle ce cachait bien de le dire. « Coucou frangine ! Alors comme ça, entre deux prières, t'as décidé de resserrer les liens fraternels en demandant un tête-à-tête avec ta sœurette adorée ? » Mila n'était plus étonné de la manière de parler de sa soeur. C'était elle tout craché et oui, la demande de MIla devait interloqué Anto, elle ne pouvait pas l'en blâmer. Et puis, elle était venue, c'était déjà un grand pas. « Et oui, comme quoi, rien n'est impossible ! » Elle pris une gorgé de son café avant de rajouter. « J'ai besoin de ton aide Anto. » Elle ne comptait pas y aller par quatre chemin, cela ne servirait à rien de toute manière alors autant aller droit au but.

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Antonella attendait son café, en regardant Mila, un sourcil arqué. Elle se demandait bien ce que lui voulait sa grande-soeur. On dit souvent que la curiosité est un vilain défaut. Mais d'un autre côté, la demoiselle avait pas mal de vilain défaut. Et elle assumait. Et d'ailleurs, la réponse à ses interrogations ne tardèrent pas. « Et oui, comme quoi, rien n'est impossible ! J'ai besoin de ton aide Anto. » Cette dernière leva brièvement les yeux au ciel. C'est qu'elle ne prenait pas de pincette, sa sœur. Elle tentait même pas de lancer la conversation doucement, en glissant discrètement sans demande. Non, elle y allait cash, sans langue de bois. « Eh bien alors, tu me demandes même pas si je vais bien ? Comment se passent ma vie sentimentale ? Si mes études se passent bien ? Et si j'aime les crêpes ? Non, non, c'est direct boulot-boulot. Remarque, ça a toujours été boulot-boulot avec toi. » Elle remercia le serveur qui venait de lui déposer sa tasse de café devant elle, en lui souriant. Antonella comptait bien faire durer la situation le plus possible. Elle prit une gorgée de son café, savourant bien l'amertume du breuvage. Même si elle était curieuse de savoir en quoi sa sœur si parfaite s'était attirée des ennuis, elle ne pouvait pas changer ses habitudes. Et elle avait l'habitude d'être cruelle. Alors, elle but lentement une autre gorgée, avant de finalement lever les yeux vers Mila. « Mais vas-y, je te prie. C'est sûr que les liens fraternels servent surtout quand on a un problème. Raconte tout à ta soeurette. » Pourtant, ça ne l'empêcha pas de jeter un petit regard à sa montre. Elle devait retourner bosser, ensuite. Surtout qu'elle s'était promis de travailler encore plus, pour réussir parfaitement cette année. Elle était juste immensément pressé de finir enfin ses études pour passer aux choses sérieuses.

A sa demande, Antonella leva les yeux vers elle, étonné et en même temps un peu blazé. Elle leva les yeux aux ciel et commença à ce plaindre de la manière dont Mila abordait le sujet. « Eh bien alors, tu me demandes même pas si je vais bien ? Comment se passent ma vie sentimentale ? Si mes études se passent bien ? Et si j'aime les crêpes ? Non, non, c'est direct boulot-boulot. Remarque, ça a toujours été boulot-boulot avec toi. » La jeune femme ce sentait complètement stupide. Évidemment, elle aurait du lui poser toutes ces questions. Cette dernière donnait une nouvelle fois l'impression de n'en avoir rien à faire de la vie d'Anto alors que c'était faux. Ce n'était pas parce qu'elles étaient différentes qu'elles ne s'aimaient pas. DU moins, de son côté. Elle le montrait sûrement peu, voir pas du tout depuis un bout de temps. Leur choix de vie les avaient séparé et Mila n'avait rien fait pour arranger la situation. « Mais vas-y, je te prie. C'est sûr que les liens fraternels servent surtout quand on a un problème. Raconte tout à ta soeurette. » Mila resta regarder sa soeur, aucun mot n'arrivait à sortir.

Après tout, Anto avait raison. Sous prétexte qu'elles étaient soeur ne signifiait pas qu'elle pouvait l'appeler comme ça juste pour demander de l'aide, surtout qu'elle ne le faisait jamais. Mais la jeune femme n'avait pas su trouver autre personne à qui ce confier, Antonella était la première qui lui était venu à l'esprit, étrange, compte tenu de leur histoire. Elle pris une autre gorgé de son café avant de ce lancer. « Tu as raison. Je suis une soeur horrible. » commenca t elle. Sachant que rien de tout ça ne pourrait adoucir sa soeur mais c'était un début et c'était vrai. « Je suis désolé, vraiment. Je... Y a pas de mot pour expliquer à quel point je m'en veux de pas avoir été là. C'est sûrement un peu tard mais toute cette pression que la famille te met, c'est pas normal et je veux plus en être. » Elle savait qu'elle aussi allait finir par être jugé de la sorte et elle comprenait mieux à présent Anto. Ces règles infondés des Matteî étaient injuste et peu importe le temps que ça lui avait pris, la brunette avait finalement ouvert les yeux. « Ça peux attendre. Mon problème. Parle moi de toi, si tu veux bien. » demanda t elle avec hésitation. Les deux jeunes filles ne s'étaient jamais assise à un café pour ce raconter leur vie et Anto aurait sûrement des réticences à ce propos, à la croire aussi tout simplement.

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Visiblement, ses paroles avaient décontenancées sa sœur, qui resta un instant sans mot dire. Face à cette situation, Antonella ne put retenir un petit sourire. Même si au fond d'elle-même, elle savait qu'elle n'était pas juste, elle n'en montrait rien. « Je suis désolé, vraiment. Je... Y a pas de mot pour expliquer à quel point je m'en veux de pas avoir été là. C'est sûrement un peu tard mais toute cette pression que la famille te met, c'est pas normal et je veux plus en être. » Anto hocha la tête et détourna le regard. Plus jeune, elle avait l'habitude de cacher sa tristesse, sous ses bravades et ses rebellions. Elle cachait sa solitude, aussi, d'ailleurs. Pas étonnant qu'aujourd'hui, ses liens amicaux étaient plus importants pour elle que ses liens familiaux. Parce que ses amis étaient là, pour elle. « Ça peux attendre. Mon problème. Parle moi de toi, si tu veux bien. » La demoiselle regarda à nouveau sa sœur, légèrement surprise. Visiblement, elle avait l'air motivé. Elle voulait s'acheter une bonne conduite. Mais Antonella, au lieu de se confier, secoua la tête et finit son café. « Non, pas maintenant, je n'ai pas énormément de temps, il faut que je retourne travailler, après. Mais si tu veux vraiment connaître ma vie, t'as cas m'inviter au restaurant ! » Elle ne cracherait pas sur un repas gratuit, dans un bon restaurant. Ou même un fast-food. Un peu de mal-bouffe ne pouvait pas lui faire de mal. Surtout qu'avec ses parents, elle n'était pas vraiment habituée. Contrairement à beaucoup d'enfants, étant petites, ce n'était jamais là-bas que leurs parents la traînait, quand ils mangeaient dehors.
Antonella se détourna, chercha du regard le serveur, et lui commanda un autre café. « Oh, et un muffin à la banane, s'il vous plaît ! » ajouta-t-elle au moment où il repartait. Une fois cela fait, la jeune femme se concentra à nouveau sur Mila. Elle la regardait fixement, attendant que la brune parle. « Bon, alors, tu accouches ? Qu'est-ce que qui t'arrive ? » Elle était vraiment intriguée, maintenant. En quoi sa soeur si parfaite avait besoin d'aide venant d'Antonella, qui était, depuis toujours, le vilain petit canard ? C'en était même pratiquement irréaliste. Pour un peu, la demoiselle se serait pincée, histoire de vérifier qu'elle ne rêve pas.

Elle savait bien que sa soeur ne lui ouvrirait pas grand les bras immédiatement. La jeune Mila savait être patiente et comprenait sa réaction. Anto avait sa vie et beaucoup de travail pour ses études. Elle était déjà venu ici, c'était une premier pas. « Non, pas maintenant, je n'ai pas énormément de temps, il faut que je retourne travailler, après. Mais si tu veux vraiment connaître ma vie, t'as cas m'inviter au restaurant ! » Au moins, elle ne ce fermait pas à une quelconque discussion et cela suffisait à Mila. Elles n'étaient jamais sorti ensemble, que ce soit pour un restau ou autre chose et pourtant, ce n'était pas les occasions qui avaient manqué. Ce n'étaient simplement pas dans leurs habitudes. « Ok, je comprend. Tu n'auras qu'à me dire quand tu es libre et on ira ou tu voudras. » Anto commanda un autre café et Mila en fit de même mais elle n'avait pas très faim, c'était le genre de fille à faire attention à tout ce qu'elle mange et là, ce n'était juste pas l'heure. « Bon, alors, tu accouches ? Qu'est-ce que qui t'arrive ? » Elle mis de côté la tasse vide que le serveur n'avait pu reprendre par manque de place, posa ses avant bras sur la table avant de croiser ses mains. Elle jouait avec sa bague, laissant son regard ce perdre à travers la vitre du café. Malgré l'air qui avait fraîchis, il y avait beaucoup de monde à ce balader dehors. Elle repensa alors à cette mâtiné qui avait tout changé pour elle. Ce jour où elle avait rejoint ses parents dans le salon et que comme ça, sans même lui demander si elle avait des plans pour l'avenir ou si elle avait quelqu'un dans la vie, il lui avait annoncé qu'elle allait bientôt rencontré celui à qui elle était fiancé depuis l'enfance. Personne dans la famille n'était au courant, sauf bien sur son jumeaux à qui elle avait tout avoué immédiatement. Cela faisait maintenant une petite semaine qu'elle le savait et cela ne lui plaisait toujours pas. « Papa et Maman m'ont annoncé que j'allais bientôt rencontrer l'homme qu'ils avaient choisit pour moi. Que je dois épouser !! » Dit comme ça, cela ne semblait pas si dramatique. Après tout, la famille était déjà bizarre alors un mariage arranger, c'était quoi de plus ? « Le problème, c'est que j'en veux pas de ce mariage, je le connais même pas ! Et tu les connais, c'est impossible de discuter avec eux. »

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Mila était devenue rêveuse, son regard tourné vers l'extérieur, au-delà de la vitre du café. Antonella haussa un sourcil, légèrement sceptique. Si le but de sa sœur était de lui faire perdre son temps, elle était en train de réussir...  La demoiselle en était même à imaginer un quelconque complot entre son père et sa sœur, pour l'empêcher de travailler ses cours et la faire redoubler – puis abandonner – la fac de médecine, quand Mila reprit la parole.  « Papa et Maman m'ont annoncé que j'allais bientôt rencontrer l'homme qu'ils avaient choisit pour moi. Que je dois épouser !! Le problème, c'est que j'en veux pas de ce mariage, je le connais même pas ! Et tu les connais, c'est impossible de discuter avec eux. » Antonella sourit. Peut-être qu'elle n'allait très bientôt plus être le seul vilain petit canard de sa famille. C'était une attitude intéressante, quoiqu'inatendue. Et qui, au final, ne lui plaisait pas tant que ça. Elle avait pris l'habitude d'être la rejetée de sa famille, la fille différente qui s'attirait ainsi  les foudres du reste de sa famille.
«Oh ? La gentille fifille se rebellerait-elle ? » dit-elle avec ironie, au moment où le serveur lui apportait sa tasse et son muffin. Elle le remercia, but une gorgée de sa tasse, croqua goulûment dans son muffin, puis regarda sa sœur. A vrai dire, elle ne comprenait pas vraiment ce qu'elles faisaient ici, ensemble. Antonella n'était pas proche de ses parents, elle ne pourrait pas leur parler pour les faire changer d'avis, et elle n'avait strictement aucun conseil à donner. Alors pourquoi elle ? Cette question resterait probablement sans réponse, bien que la jeune fille en vint à penser que Mila demandait sûrement de l'aide à tout le monde. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Répondit-elle finalement. Ils ne peuvent pas te marier de force, de toute manière. Le choix te revient : ou rester à jamais la sage fifille à papa et maman, ou prendre ton indépendance une bonne fois pour toute. T'es plus une enfant, t'es assez vieille pour faire tes propres choix, maintenant. » Tout ce qu'elle disait, Antonella le pensait. Elle n'avait jamais été vraiment obéissante envers ses parents, pourtant, ce choix, elle l'avait fait. Le avait décidé la voix de la médecine et des sciences, plutôt que de se plonger dans les prières et autres cultes envers ce Dieu auquel elle ne croyait pas. Certes, elle vivait encore chez ses parents, mais mentalement, cela faisait bien longtemps qu'elle avait pris son indépendance vis-à-vis d'eux. Ou tout du moins, vis-à-vis de son père.  

Après lui avoir avoué le pourquoi elle lui avait demandé de venir, la réflexion de sa soeur ne l'étonna même pas. « Oh ? La gentille fifille se rebellerait-elle ? » L'expression rébellion était un peu extrême mais si elle souhaitait qualifier ça comme ça, c'était son choix. Mila restait la même au fond, elle ferait ce qu'elle devait faire, parler à ses parents, même si elle devait ce faire virer de la maison pour avoir défier l'autorité parentale. Elle avait cependant besoin de conseil de sa soeur qui semblait plus qu'étonner de sa demande; Finalement, c'était peut être pas une si bonne idée que ça. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Ils ne peuvent pas te marier de force, de toute manière. Le choix te revient : ou rester à jamais la sage fifille à papa et maman, ou prendre ton indépendance une bonne fois pour toute. T'es plus une enfant, t'es assez vieille pour faire tes propres choix, maintenant. » Le choix. Elle ne l'avait pas vraiment eu ces dernières années. Mais à qui la faute ? Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle même après tout. Peu importe ce que la jeune femme avait voulu faire, ses parents avait toujours eu leurs mots à dire. Sauf bien sur quand il n'était pas là, ou Mila ce sentait plus libre que jamais. Il lui fallait juste trouver le courage de les affronter, de défier leur autorité et tout irait mieux. Prendre un peu son indépendance, quitter la maison. Mais son frère, il allait surement lui en vouloir et elle ne supporterait pas de le perdre ou de le blesser. C'était son jumeaux, son allié de toujours. « Mon choix est déjà fait, faut juste que je me lance. Et crois le ou non, si ils sont vraiment décidé à ce que je me marie à ce mec, ils le feront, quoi que j'en pense. » Les parents de Mila avait un impact vraiment puissant sur la jeune femme. Elle le savait et c'est qui lui faisait peur. Accepter de renoncer à devenir violoniste professionnelle était une chose mais ce marier à un homme qu'elle n'aimait pas juste pour satisfaire leur désir de faire ce qui leur semblait juste ? Mila n'était pas prête à franchir ce pas et trouvait que tout cela allait beaucoup trop loin. Leur famille n'avait pas besoin d'être aussi parfaite, elle en était même loin.  « Tu leur dirais quoi si il t'annonçait un truc du genre ? Franchement.»

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« « Mon choix est déjà fait, faut juste que je me lance. Et crois le ou non, si ils sont vraiment décidé à ce que je me marie à ce mec, ils le feront, quoi que j'en pense. » Antonella leva les yeux au ciel. C'était typiquement le genre de phrases qui l'exaspérait. Pour un peu, si sa sœur décidait de continuer sur cette lancée, la demoiselle se serait levée et serait partie. Mais au lieu de ça, elle se contenta donc de lever les yeux au ciel, avant d'entamer son muffin, que le serveur venait d'apporter. Elle croqua dedans avec énergie, avant de boire une gorgée de son café, qui lui brûla délicieusement le palet. Puis elle regarda Mila.« C'est stupide. Ils ne peuvent pas signer l'acte de mariage à ta place, ils ne peuvent pas te passer de force la bague au doigt, ils ne peuvent pas te surveiller nuit et jour pour vérifier que tu fasses une bonne épouse, ni t'empêcher de divorcer par la suite. Alors tu penses vraiment qu'ils pourraient te marier sans ton accord ? Laisse-moi rire. T'es majeure, ils n'ont plus aucun droit sur toi. Mais encore faudrait-il que tu lèves le poing une bonne fois pour tous et que tu cesses de les laisser contrôler ta vie. » Ce qu'elle venait de dire, c'était ce qu'elle avait toujours rêvé de dire à chaque membre de sa famille. Elle en avait marre de cette famille de toutous, qui obéissaient au doigt et à l'oeil des parents. Ce comportement, elle avait appris à le haïr au fil du temps.
« Tu leur dirais quoi si il t'annonçait un truc du genre ? Franchement. » ntonella haussa un sourcil, avant de pincer les lèvres. Quelle question. C'était pourtant évident, elle se battrait, quitte à en perdre des plumes. Sa sœur la connaissait-elle donc si mal ? « Je dirais non. Tout simplement. Sans prendre de pincettes ni y aller avec subtilité. T'aurais dû leur dire dès le début. Attendre ne sert à rien, juste à aggraver la situation. » Tout en parlant, elle sortit son portable, vérifia l'heure, puis le posa bien en évidence sur la table, histoire de ne pas le perdre de vue. 

Tout semblait si facile pour Antonella mais Mila ne le voyait pas de cet œil là. Elle avait toujours vécu de cette manière et il lui en était difficile à présent de changer du tout au tout, cela ce ferait progressivement mais sa soeur ne pouvait pas comprendre, ou alors, elle ne le voulait pas. « C'est stupide. Ils ne peuvent pas signer l'acte de mariage à ta place, ils ne peuvent pas te passer de force la bague au doigt, ils ne peuvent pas te surveiller nuit et jour pour vérifier que tu fasses une bonne épouse, ni t'empêcher de divorcer par la suite. Alors tu penses vraiment qu'ils pourraient te marier sans ton accord ? Laisse-moi rire. T'es majeure, ils n'ont plus aucun droit sur toi. Mais encore faudrait-il que tu lèves le poing une bonne fois pour tous et que tu cesses de les laisser contrôler ta vie. » La brunette commanda un autre café, elle n'en avais pas besoin d'autre, sa nervosité étant déjà assez élever mais elle ne pouvait s'en passer, surtout en ce moment. Tout devenait flou dans sa tête, toutes ses convictions, tout ce que en quoi elle croyait était remis en question. « C'est vrai tout ça, je le sais. C'est juste que toute ma vie j'ai toujours fait tout comme il le fallait et maintenant, je dois remettre en question ma vie entière, tu crois que c'est simple ? C'est pas l'envie qui manque pourtant, j'ai jamais été aussi en colère contre eux.» Aujourd’hui, elle était déterminé à faire face au choix que lui imposait sa famille, mais demain ? Et si elle flanchait à nouveau ? Mila ne détestait pas sa famille, au contraire, mais les décisions que ces derniers prenaient étaient de plus en plus stupide. « Je dirais non. Tout simplement. Sans prendre de pincettes ni y aller avec subtilité. T'aurais dû leur dire dès le début. Attendre ne sert à rien, juste à aggraver la situation. » Sa mère avait peut être eu un passé difficile, mais mener la vie de ses enfants à la baguette n'allait rien y changé. Elle avait toujours eu l'impression que c'était de sa faute à elle et son jumeau si les choses avaient mal tourné pour leur mère. Elle était tombé enceinte d'eux hors mariage et renié par sa famille. Si cela lui arrivait à elle, serait elle aussi rejeté ? La question lui avait souvent traversé l'esprit et la réponse ne lui avait jamais plu. « Ils ne m'ont pas posé la question, j'ai pas eu grand chose à répondre. Comme si on m'avait dit de débarrasser la table, tu vois le genre.» Le serveur lui apporte son café, elle y rajouta un sucre avant d'en prendre une gorgé, quitte à se brûler la langue. « Merci, d'avoir été franche. Je crois que j'en avais vraiment besoin. » Ajouta t-elle à sa soeur en souriant. Pour une fois, la conversation n'avait pas trop mal tourné entre les deux jeunes soeurs et Mila comptait bien lui rendre la pareil. « Et pour le restaurant, c'est quand tu veux.» Elle voulait s'améliorer, Mila avait perdu trop de temps à faire tout ce que ses parents lui disaient et à aller dans leur direction, il était temps pour elle de prendre ses propres décisions et d'apprendre réellement à connaître sa soeur, sans préjugé.

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 « C'est vrai tout ça, je le sais. C'est juste que toute ma vie j'ai toujours fait tout comme il le fallait et maintenant, je dois remettre en question ma vie entière, tu crois que c'est simple ? C'est pas l'envie qui manque pourtant, j'ai jamais été aussi en colère contre eux.»  Antonella poussa un soupir. Cette conversation commençait à l'épuiser. Parler à sa sœur lui donnait l'impression de parler à une gosse de quatorze ans, trop attachée à ses parents et qui leur obéit au doigt et à l'oeil. Ce qui était justement exactement sa sœur, si on mettait de côté son âge. « Oui, je crois que c'est simple, et non, je ne crois pas que tout se résoudra d'un coup de baguette magique. Mais merde, Mila, tu te rends compte que t'as 25 ans ? T'es censée être une adulte indépendante, pas une gamine qui traînasse dans les jupons de sa maman ! Si tu continues à fuir comme ça, même à 50 ans, tu seras toujours chez papa maman, à obéir au moindre de leurs caprices. Et tu ne pourras qu'assumer car ce sera entièrement ta faute. » La jeune Matteï finit son muffin, le savourant avec délice. Pourtant il ne suffit pas à lui redonner sa pêche habituelle. La discussion avec Mila avait achevé de la mettre de mauvaise humeur. Elle avait plus envie de faire un massacre, que de rigoler, sourire, ou tout autre acte de joie. La seule chose qui pouvait la calmer, à ce stade-là était de retourner étudier, pour se concentrer sur autre chose et faire baisser la tension. « Ils ne m'ont pas posé la question, j'ai pas eu grand chose à répondre. Comme si on m'avait dit de débarrasser la table, tu vois le genre.» Plus Mila parlait, plus Antonella se rendait compte du trou noir d'incompréhension qui les séparait. Elles ne seraient jamais pareilles, elles ne se comprendraient jamais. Elles étaient bien trop différentes, toutes les deux. Comme croire, à ce stade-là, qu'elles étaient nées dans la même famille et avaient vieilli ensemble ? C'était trop gros pour être vrai. Et pourtant ça l'était. « Ils ne t'ont pas posé la question, mais tu aurais quand même pu répondre. J'ai l'impression de me répéter légèrement, mais de toute manière ils. ne. peuvent. pas. te. marier. de. force, dit-elle en marquant de courtes pauses pour accentuer ses paroles. Donc si tu comptes accepter le mariage et après te cacher derrière un pathétique « j'avais pas le choix ! », c'est raté. » Elle était brutale, elle le savait, mais tout ce qu'elle voulait faire, c'était faire réagir sa sœur une bonne fois pour toute. Elle en avait marre de la voir si soumise, elle voulait que Mila se comporte en adulte, au moins une fois dans sa vie. C'était tout ce qu'elle voulait, même si elle l'exprimait peut-être avec une infinie maladresse. Elle avait toujours été maladroite, de toute manière.
« Et pour le restaurant, c'est quand tu veux.» Antonella haussa les épaules tout en buvant une gorgée de café et en laissant son regard divaguer aux alentours. Cette situation lui faisait extrêmement bizarre. C'était inhabituel. Elle avait pris l'habitude de considérer les membres de sa famille comme des ennemis et il lui faudrait du temps pour ne plus considérer Mila comme tel. Mais elle consentirait peut-être à y travailler. « Je ne sais pas, répondit-elle finalement. Je suis très occupée avec mes études pour le moment, à cause de tous les exams. Mais après, si tu veux. » Elle finit doucement son café, presque à regret et voyant la dernière goutte disparaître entre ses lèvres. Puis elle reposa la tasse sur la table et poussa un nouveau soupir. « Mais t'es bien consciente, hein, que y a trop de retard à rattraper ? 21 ans d'absence de communication à combler. » 

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