Bien que ce jour se résume désormais à une fête purement commerciale, la saint-valentin a toujours eu une connotation positive pour moi. Romantique dans l’âme, je me souviens avoir organisé des soirées incroyables pour faire plaisir à Mary-Margareth ou aux amourettes que j’ai pu avoir avant elle. Dîners aux chandelles, ballades à Venise, fleurs, chocolats, bijoux - rien n’était trop beau. Mais si Ivy m’avait laissé l’occasion de lui prouver mon amour, j’aurais sans doute fait bien plus. Beaucoup disent qu’ils seraient prêts à décrocher la lune pour les beaux yeux de leur bien-aimée et même si j’ai souvent tourné en ridicule ce type de discours, je comprends désormais. Quand on aime vraiment quelqu’un, on est prêt à faire n’importe quoi pour la garder auprès de soi. J’ai fait les frais de cet amour inconsidéré et aujourd’hui, je m’en mords les doigts. Mais même si j’aurais préféré passer ce jour désormais maudit, dans mon canapé avec pour seule compagnie une bouteille de bourbon: ma meilleure amie ne l’a pas entendu de cette oreille et a décidé de m’inscrire à cet espèce de speed-dating ridicule. Bon joueur, j’ai décidé de m’y montrer, même si j’avoue ne pas être enchanté à l’idée de parader dans un costume de pingouin en faisant des courbettes à une inconnue. « Bonsoir. Graham Mumford. Enchanté de faire votre connaissance » je lance sans entrain en prenant place en face de mon « rendez-vous ». Ce n’est que lorsque je crois son regard que je la reconnais. « Louise? » je lâche, relativement surpris. « Finalement, cette soirée ne va peut-être pas être aussi horrible… » Moi qui m’étais préparé à jouer la comédie toute la soirée, je suis plutôt soulagé de voir que je n’aurais pas à me forcer. Je connais Louise depuis un certain temps et nous nous entendons vraiment bien tous les deux. Donc, je suis plutôt content.